IMPURE
Si je suis impure
Pourquoi
trempes-tu ton sexe
dans mon sexe ?
Si je suis impure
Pourquoi
touches-tu notre garçon
qui est né de mon impureté ?
Si je suis impure
Pourquoi
me côtoies-tu au risque
de te contaminer ?
Si je suis impure
Crois-tu
me purifier par ton viol ?
Suis-je impure
ou
ne suis-je pas impure ?
j'AvAIs tOUt prEvU
J'ai si longtemps travaillé à son plan ; j'ai pensé à tout, surtout à rien ; j'ai vu les larges "boulavenues" ; en rêve, éveillé...
La petite ville
Sinue, s'entoure, s'entrelace
La grande ville
Eternue, s'entrecoupe, s'étouffe
La mienne
Rassure, protège, enlace
Au cœur des campagnes
A côté des champignons
Aux bords des rivières
La petite ville
Commère et vitupère
La grande ville
Impose et implose
La mienne
Respire et inspire
Au rythme des mimosas
A l'heure des rossignols
Aux rosées battantes
La petite ville
Tempête, rouspète, saperlipopette
La grande ville
Chiffonne, tamponne, éperonne
La mienne
Rigole, caracole, convole
A la lune rousse
A tire d'aile
Au bon vent
j'ai vu les sans domicile fixe, les sidéens, les hémophiles que même les rats et les cafards fuyaient à grandes pattes ; j'ai vu aussi les palais, les sept merveilles du monde, les monts les plus hauts que même les intouchables n'osaient approcher ; j'ai vu l'invisible des lumières et le visible des ombres ; j'ai ressenti la vacuité des Pures et des Justes ; j'avais tout prévu mais pas le miroir aux alouettes ni l'ensablée autruche.
pEUr sUr lA vIvE
La foule ! La foule ! Foulée ! La foule ! Foulée ! Foulée !
Ecrabouillée, piétinée, massacrée
Etourdie, étouffée, écrasée
Bousculée, ravagée, emportée
Par la foule...
JE
Dans la file d'attente
Stressée
Angoissée
Oppressée
JE
Dans la file d'attente
Encore
Toujours
Stressée
Angoissée
Oppressée
JE
Dans la file d'attente
Tourne
S'affole
S'évanouit
JE
Dans la file d'attente
Encore
Toujours
Tourne
S'affole
S'évanouit
JE
N'est plus
Dans la file d'attente !
JE
Regarde la file
Le trottinement des fourmis
La vie de ceux -qu'elle ne voit pas-
Lui apparaît
Toute crue
Avec la tête des Penseurs.
C'est alors que le tournis vertigineux de son crâne se met en route,
Elle a les yeux fixés sur un invisible point du sol sablonneux
Réceptacle des déchets -qu'elle ne voit pas-
La fait trembler.
Ses pieds ne bougent pas d'un pouce
Le banc non plus,
Juste le mouvement perpétuellement incessant des fourmis hyperactives
Dans tous les sens
Guidées par elle ne sait quel sens !
De la nourriture ?
De l'amassement ?
Du nettoyage ?
De l'instinct ?
De la mort ?
Elles s'aventurent
Elles vont à cent à l'heure
Avancent en quinconce
Accélèrent en à-coup
Transportent des éléments 10 fois plus gros qu'elles
Malgré le chemin cahoteux.
Une guerrière tourne sur elle-même
Affronte tous les obstacles
100 fois plus gros qu'elle…
10 fois, 100 fois, 1 000 fois
Le soleil et l'ombre des arbres
tissent une dentelle sur le parcours.
Insidieusement, des fourmillements gravissent
le bas, le milieu, le haut de son dos
Irrépressiblement, se gratouiller, se contorsionner, s'échapper !
JE
Meurt
Sous l'effroi.